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Enquête conjoncturelle d’automne 2022 : la confiance prédomine malgré tout.

Delémont, le 27 octobre 2022 – Dans un contexte économique et géopolitique marqué par la guerre en Ukraine, le retour de l’inflation et les difficultés d’approvisionnement, les entreprises jurassiennes font mieux que résister. Dans la foulée de la forte reprise post-COVID, deux tiers d’entre elles font part d’une marche des affaires bonne à excellente. Les perspectives pour les six prochains mois demeurent favorables grâce à des carnets de commandes bien garnis. La crise énergétique figure au cœur de toutes les attentions. 

La grande enquête conjoncturelle d’automne de la Chambre de commerce et d’industrie du Jura (CCIJ) met en évidence l’extrême résilience du tissu économique régional. Malgré d’importantes difficultés dans l’organisation de la production, liées aux nombreux soubresauts que connaissent les chaînes d’approvisionnement, l’activité demeure robuste. Elle devrait le rester ces prochains mois, seules 10% des entreprises jurassiennes ayant participé à l’enquête s’attendant à des affaires médiocres (7%) ou mauvaises (3%). L’horizon s’assombrit en revanche au-delà de six mois avec un tassement attendu, toutefois à un niveau de production élevé. L’industrie d’exportation, qui a bénéficié d’une demande en forte hausse sur la plupart des principaux marchés mondiaux, fait office de moteur de l’activité dans la région, avec des attentes toujours élevées pour les prochains mois.

Deux tiers des entreprises ayant répondu à l’enquête qualifient leurs marges d’autofinancement de bonnes à excellentes en 2022. En corollaire, les trois quarts des entreprises industrielles annoncent vouloir investir en 2023 et une sur deux dans les services. La hausse massive des prix de l’énergie et des intrants pourrait toutefois tempérer les ardeurs. Après avoir fortement progressé, l’emploi devrait se stabiliser à un niveau élevé. 29% des entreprises prévoient d’engager du personnel supplémentaire en 2023, alors que seules 3% d’entre elles vont réduire la voilure. La politique salariale devra trouver un juste équilibre entre la compensation de l’inflation et la maîtrise de charges en forte progression. La hausse moyenne des salaires, tous secteurs confondus et pondérée selon la taille des entreprises, est attendue à 2,5%.

Dans le contexte actuel de crise énergétique, l’enquête révèle que le recours aux énergies fossiles reste très prédominant pour le chauffage. On note une forte montée en puissance de l’autoproduction d’électricité pour plus de 40% des entreprises, qui permet d’atténuer les fluctuations de prix. Ceux-ci bondiront de plus de 10% pour 59% des entreprises, 17% d’entre elles annonçant même des hausses supérieures à 50%, ce qui correspond, dans certains cas, à des montants de plusieurs centaines de milliers de francs, voire de plusieurs millions.

Depuis le déclenchement de cette crise, les entreprises ont fait beaucoup d’efforts pour économiser l’énergie et contribuer ainsi à réduire les risques de pénuries au sortir de l’hiver. Les réponses multiples à l’enquête montrent que les mesures se cumulent (chauffage, ventilation, éclairage, adaptation des processus de travail…) pour obtenir un maximum d’effets. Plus de la moitié des entreprises s’attendent à devoir réduire la production en cas de restriction dans l’approvisionnement électrique, et même un quart d’entre elles de la stopper totalement. Dans les services, le recours au télétravail est privilégié.

De manière plus générale, 62% des entreprises interrogées indiquent connaître des problèmes d’approvisionnement, ce qui témoigne de l’impact persistant du COVID et de la guerre en Ukraine. Des retards de livraison, des hausses de prix et une réduction des marges en sont les principales conséquences, avec parfois un ralentissement de l’activité, voire un report de certains projets. Dans quelques cas extrêmes, un recours au chômage partiel est nécessaire alors qu’un important volume de travail est disponible. Les principales parades pour faire face sont d’augmenter les prix et les stocks, de diversifier les fournisseurs et de renégocier des contrats. Un retour à la normale prendra certainement de longs mois et dépendra surtout d’éventuels sursauts du COVID et de l’issue de la guerre en Ukraine.

L’enquête conjoncturelle de la CCIJ a été réalisée entre le 7 septembre et le 3 octobre 2022, en collaboration avec les autres chambres de commerce de Suisse latine (CLCI). Elle a recueilli 100 réponses, soit près de 20% des entreprises sollicitées, représentant plus de 56% des emplois. En cela, elle bénéficie d’une bonne représentativité au sein des entreprises membres de la CCIJ.

Brochure

Résultats de toute la Suisse latine

Structure%20de%20l'%C3%A9chantillon%202022



Enquête conjoncturelle d’automne 2022 : la confiance prédomine malgré tout.