Editorial - Finances cantonales : où va-t-on ?
En ce début d’année 2023, rien ne va plus pour les finances cantonales jurassiennes.
Le Parlement a voté en décembre un budget déficitaire à hauteur de 5,7 millions de francs, qui respecte le frein à l’endettement. Mais pour éviter de devoir prendre certaines mesures jugées « douloureuses », il a puisé 26,1 millions dans la réserve conjoncturelle qui, du coup, a fondu comme neige au soleil. Et patatras ! En janvier, la BNS a confirmé ce qui était attendu : pas de versements à la Confédération et aux cantons en raison d’un important déficit. Les 22,5 millions budgétés par le Jura viendront creuser d’autant le déficit cantonal, qui frise désormais les 30 millions. Et aucune chance que cela ne s’améliore en 2024, puisqu’il faudra encore renoncer aux millions payés par BAT.
Les entreprises suivent de près l’évolution des finances cantonales. Dans le fameux plan « équilibre » annoncé par le Gouvernement, elles sont d’ailleurs très sollicitées. Plusieurs mesures les touchent directement, comme la suppression des stands communs lors de salons et d’expositions. Ce soutien s’avère très utile en particulier pour de jeunes sociétés qui n’ont pas les moyens de participer seules à de tels événements. Mais la mesure la plus importante concerne le report de la baisse fiscale prévue dans le cadre de la RFFA. Montant annuel estimé : 5,15 millions, en chiffres la principale mesure du programme. Une somme qui apparaît pourtant aujourd’hui comme une goutte d’eau versée dans le tonneau des Danaïdes cantonal.
Dans un tel contexte, et alors qu’un parti préconise déjà des hausses d’impôts, nous plaidons pour que le Parlement prenne d’urgence les mesures qui s’imposent afin de REDUIRE LE TRAIN DE VIE DE L’ETAT, comme la CCIJ le réclame depuis des années. Au-delà des slogans réducteurs sur la fonction publique -que nous ne partageons pas – toute personne dotée d’un peu de bonne foi doit admettre qu’il existe une marge de manœuvre pour rationaliser le fonctionnement de l’Etat et réduire la voilure. C’est non seulement nécessaire aujourd’hui mais aussi urgent.
Afin de mieux comprendre la situation, nous donnons la parole dans ce magazine à la députée franc-montagnarde PLR Irène Donzé. Elle est une des seules à s’être exprimée publiquement pour appeler le Parlement à davantage de cohérence et de responsabilité. Elle revient notamment sur les pistes évoquées par son parti pour sortir le canton de ce mauvais pas et retrouver des finances saines, garantes d’un cadre financier et fiscal stable et prévisible pour la population et les entreprises. (lien interview Irène Donzé)